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Mort : Philippe AVRON

Mort : Philippe AVRON 18 septembre 1928 - 31 juillet 2010
01/10/2015

Il délivrait les vérités les plus belles, les plus profondes sur Shakespeare...

Le 17 juillet dans la petite cour du Théâtre des Halles en Avignon, Philippe Avron se présente seul devant son public le regard fatigué, la démarche mal assurée. Il va s'égarer dans le texte, buter sur les mots... Et puis, soudain toute peur est balayée car sa voix s'élève : « Mon père m'a laissé un seul livre en héritage. C'est le seul héritage qu'il m'ait laissé ». Ce spectacle aux allures crépusculaires où l'acteur évoque Montaigne et Shakespeare autant qu'il se raconte lui-même, il est irradié par une force de vie et une sérénité indicible, jusque dans l'évocation de la mort.

Peu de jours après, miné par une longue maladie, victime d'un malaise sur scène, Philippe Avron devra s'interrompre, rentrer à Paris où il est décédé dans la nuit à l’hôpital Foch à l'âge de 81 ans.

Il fut notamment scout lors de sa jeunesse à Saint-Malo. Son roman « Patrouille ardente » fut directement inspiré de sa période de scoutisme et le terrible incendie en forêt des Landes auxquels il avait été témoin lors d’une colonie. C'est sur le tard, à trente-deux ans, que la vocation vient à Philippe Avron. Jusque-là éducateur dans un centre de rééducation pour enfants caractériels, en Avignon.

- Philippe Avron avait découvert le théâtre toujours en Avignon nous rappelle le journal La Provence, en assistant à une représentation d'Antigone de Sophocle, montée par Jean Vilar, qu'il avait ensuite rejoint, jouant entre 1960 et 1964, dans des pièces de Goldoni, de Lope de Vega, de Molière.

- Il a été dirigé par les plus grands metteurs en scène, notamment Peter Brook, Benno Besson et Roger Planchon, et a interprété quelques personnages majeurs du répertoire théâtral : Hamlet, Sganarelle, Don Juan.

- La célébrité, Philippe Avron y goûte dans les années 70 en formant avec Claude Evrard un tandem comique très populaire. Les deux hommes remplissent notamment Bobino, l'Olympia et animent de nombreuses émissions de variété.

Parallèlement, le comédien poursuit sa carrière théâtrale, se mettant au service de Peter Brook, Benno Besson et Roger Planchon, ajoutant à son palmarès des classiques tels « Don Juan » et « Hamlet ». Philippe Avron débute une carrière d'humoriste en solo en 1980 D'abord avec « Pierrot d'Asnières », puis notamment « Je suis un saumon » (Molière du meilleur one-man show), « Le Fantôme de Shakespeare » (second Molière), « La nuit de l'an 2000 », « Ma Cour d'honneur », « Rire Fragile » et « Montaigne, Shakespeare, mon père et moi » sa dernière représentation.

Il trouve néanmoins le temps de tourner une vingtaine de films et téléfilms.

Vedette de Fifi la plume, la comédie lunaire et insolite d'Albert Lamorisse, Philippe Avron tient des rôles plus modestes dans Les Fêtes galantes de René Clair, Un Idiot à Paris, Bye bye Barbara de Michel Deville... Sa dernière apparition à l'écran remonte à 1986, année où il incarne un directeur d'asile dans ‘Paulette, la pauvre petite milliardaire’.

Frédéric Mitterrand, a rendu hommage à l’"Artiste au talent complet, homme de création, interprète, humoriste, acteur de cinéma, il a vécu son art comme un pur-sang en toute liberté jusqu'aux derniers jours de sa vie", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Philippe Avron confiait au journal La Croix : « La mort est une chose bizarre. On ne peut pas savoir à l'avance la façon dont on l'abordera. Comment rester certain de ne pas se montrer lamentable au terme de deux ou trois ans d'une maladie qui vous ronge l'esprit et le corps ? Montaigne disait : "La vie, c'est se préparer à la mort. Pour le reste, il peut y avoir des masques, mais pour le dernier rôle où la mort est le loup, il n'y a plus à feindre. Il faut parler français. Il faut montrer ce qu'il y a de bon et de net dans le fond du pot. C'est le maître jour. C'est le jour de tous les autres".

Il laisse le souvenir d'un homme généreux, amoureux et curieux comme peu d'autres de ses semblables, de la vie et de son mystère.

 

 

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