Mort : Léon Gautier

C’était le dernier survivant français du Débarquement

« Il n'y en aura peut-être pas dix d'entre nous qui reviendront. Mais celui qui ne veut pas partir, il peut sortir des rangs, je ne lui en voudrai pas ». Kieffer. Léon Gautier ni personne ne s'est défilé. Son décès a été annoncé par le Mémorial de Caen, confirmant ainsi l'information d'Ouest-France. Il s’est éteint dans un établissement hospitalier de Caen, a précisé le maire de Ouistreham (Calvados) Romain Bail.

Béret Vert à jamais

Léon Gautier a fêté ses 100 ans, le 27 octobre 2022. Le dernier vétéran français du débarquement en Normandie vit à Ouistreham. Toujours lucide, l’ancien commando du D-Day est souriant et même blagueur « je me porte bien, je suis en bonne santé ». Le Breton s'était engagé dans la marine à seulement 17 ans en février 1940. Le fusilier marin décide de rejoindre volontairement les forces navales libres en Angleterre après l'humiliante défaite française suivie de l'armistice signé par Pétain. Connu aujourd'hui sous le nom de commandos Kieffer, l’Officier de Marine Philippe Kieffer créée le 1er bataillon de fusiliers marins commando (BFMC). Le 6 juin, les 177 "Bérets verts" débarquent à Sword Beach et prennent pied à Ouistreham.

Doroty Gautier, l’épouse de Léon s’est éteinte à l’âge de 91 ans et Léon vit toujours dans leur maison à Ouistreham avec leur fille Jacqueline. La famille est riche de « cinq générations », calcule-t-il, avec entre autres, quatre arrière-arrière-petits-enfants.

Quand on l’interrogeait sur ses 100 ans, le héros du D-Day déclarait : « je ne sais pas comment je suis arrivé jusque-là... je ne suis jamais malade, avec moi les toubibs n’ont pas fait fortune... Fallait bien qu'il y ait un dernier. C'est tombé sur moi. C'est pas de pot. Parce que j'ai toutes les corvées. La preuve ! », confiait dans un grand éclat de rire Léon Gautier à un journaliste venu l'interviewer à la veille du 77e anniversaire du Débarquement.

Son devoir de mémoire

Léon Gautier a été élevé le 18 Juins 2021 à la dignité de grand officier dans l’ordre national de la Légion d’honneur au Mont-Valérien par le président Emmanuel Macron. « Nous ne sommes pas des héros, nous n’avons fait que notre devoir », avait-il l’habitude de répéter.

Toute sa vie, le vétéran s'est attaché à raconter ses souvenirs pour faire vivre la mémoire de ceux qui ont connu les événements de la Seconde Guerre mondiale. « Moi, j'étais l'un des plus jeunes du commando, racontait-il dans la même interview à La Manche Libre. Aujourd'hui, je reçois encore beaucoup de gens : les familles des copains, les journalistes… Beaucoup ont besoin de savoir. Vous savez, je me rends compte aujourd'hui de l'importance symbolique de ce qu'on a fait, mais à l'époque, nous trouvions ça normal. »