Obsèques : Michel Jazy

La légende de l'athlétisme français

Michel Jazy, figure emblématique du demi-fond français, a franchi la ligne d’arrivée de la vie... après avoir été admis à l'hôpital de Dax. « Nous sommes en mesure de vous confirmer le décès de Michel Jazy », a indiqué à l’AFP la FFA.

Il vivait à Hossegor où il prenait le temps d'égrener des souvenirs... Surnommé « l'homme aux semelles de vent », il a marqué l'histoire de l'athlétisme français par ses exploits sur les pistes, notamment lors des Jeux olympiques de Rome en 1960 où il a remporté la médaille d'argent du 1500 mètres.

Né dans le bassin minier dans le Pas-de-Calais, un temps ouvrier typographe, il s'était constitué un palmarès exceptionnel :

• Vice-champion olympique du 1500 mètres en 1960
• Vainqueur de deux médailles d'or et d'une médaille d'argent aux Championnats d'Europe
• Champion de France à 23 reprises
• Détenteur de 9 records du monde, 17 records d'Europe et 43 records de France

L'été 1965, une période extraordinaire pour Michel Jazy

En l'espace de quatre semaines, il battit un nombre impressionnant de records : quatre records du monde et six records d'Europe. Le 9 juin, il réalisa un chrono exceptionnel sur le mile, 3'53''6, qui devint la référence mondiale. Deux semaines plus tard, il s'empara des records du monde du 3000 m et du 2 miles dans la même course. Il termina ce mois en beauté en remportant le « 5000 m du siècle » face aux meilleurs fondeurs de l'époque.

Quatre ans plus tard, en 1968, les Jeux olympiques de Mexico ne lui convenaient pas en raison de l'altitude. Il décida alors de mettre un terme à sa carrière. Sa dernière sortie sur piste eut lieu le 12 octobre 1966 à Saint-Maur, où il battit un ultime record du monde sur 2000 m avec un temps de 4'56''2.

Un homme charismatique et engagé

En plus de ses prouesses sportives, Michel Jazy était également connu pour son charisme et sa personnalité flamboyante. Il a contribué à populariser l'athlétisme en France et a inspiré de nombreuses générations de coureurs. Le journal Sud-Ouest nous rappelle que le 25 novembre 2005, le fondeur recevait les insignes de Commandeur de la légion d’honneur des mains de l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin à l’hôtel du Splendid, à Dax. Il avait auparavant été décoré de la légion d’honneur en 1966 par le Général De Gaulle.

« J'ai eu la reconnaissance du public français »

Michel Jazy laisse derrière lui un héritage important. Il restera à jamais gravé dans la mémoire des amateurs d'athlétisme comme l'un des plus grands coureurs français de tous les temps. Celui que ses amis surnommaient « le zèbre des corons », pour sa vitesse à la course mais aussi pour les marques de baguette laissées par son instituteur, n’a rien oublié de sa longue carrière : « La plus belle époque que j'ai vécue, c'est dans les années 60, où il y avait la gloire du maillot et la fierté de battre des records du monde ».

Mais sa quatrième place aux jeux olympiques de 1964 l’empêchait encore de dormir : « Oui... J'aurais aimé être champion olympique. Mais ce n'est pas grave : j'ai eu la reconnaissance du public français ».