Disparition : Georges Kiejman
L’immense pénaliste, « dandy » du barreau
L'avocat et ancien ministre Georges Kiejman est mort à l'âge de 90 ans, a-t-on appris auprès de son cabinet. Homme de gauche, il avait participé aux grands procès de ces dernières décennies. Maître Kiejman a été pendant plus d'un demi-siècle une brillante figure du barreau associée à de retentissantes affaires judiciaires.
Georges Kiejman grandit dans la misère
De parents juifs polonais, Georges Kiejman grandit dans la misère, seul aux côtés d'une mère analphabète dans un hôtel de passes de Belleville. Il vit à dix ans à peine la déportation et l’assassinat de son père à Auschwitz en 1943. Ses talents oratoires précoce le presse sur les bancs de la Faculté de droit. Il prête serment en 1953 au barreau de Paris.
Son ascension est fulgurante
Dans un premier temps spécialisé dans les questions de droits d'auteur, il devient l'avocat préféré du milieu de l'édition, en défendant notamment Claude Gallimard et plusieurs auteurs ou ayant droit.
Ami de Pierre Mendès-France, qu'il considérait comme son « père de substitution » et dont il a été proche jusqu'à sa mort, il avait également été ministre sous la présidence de François Mitterrand, en charge notamment d'un portefeuille délégué à la Justice ou à la Communication et enfin à la Coopération internationale et au Développement entre 1992 et 1993. Lui, qui disait au Point : « Je préfère la gauche caviar à la gauche con-con ! » assumait son statut avec dérision et humour.
Il avait plaidé dans des affaires médiatiques :
⦁ L’acquittement de Pierre Goldman
⦁ L’enlèvement du baron Empain
⦁ Avocat de la famille de l'actrice Marie Trintignant et de Liliane Bettencourt
⦁ Le meurtre de Malik Oussekine
⦁ Mais aussi les caricatures de Charlie Hebdo après l'affaire des caricatures de Mahommet
Ou encore de l'ancien président Jacques Chirac dans l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris. Le ténor du barreau avait aussi défendu les cinéastes de la Nouvelle Vague car c’est dans les cercles culturels que ce passionné de cinéma a acquis sa notoriété. Défenseur du réalisateur Jean-Luc Godard ou François Truffaut au temps où les films étaient régulièrement soumis à la censure...
Son style, entre charme et agressivité maîtrisée, a marqué les prétoires durant plus de cinquante ans. Il a été élevé au rang de grand officier de la Légion d'honneur en 2014. Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a salué un « immense plaideur, avocat impertinent, ministre engagé, toujours avec classe et humour » qui « laisse un vide immense ».
« Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard »
Ces mots de Louis Aragon, puissamment nostalgiques, Georges Kiejman avait tenu à les publier en exergue de ses mémoires (L’homme qui voulait être aimé, Grasset, 2021). Et sans doute résumaient-ils l’état d’esprit qui semblait le dominer, au soir de sa vie : la conscience aiguë du dérisoire.
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