Avis mortuaire : Bertrand Tavernier
« Mon métier consiste à inventer, faire rêver et, à partir de cela, produire quelque chose qui va changer le monde. »
C'est un immense cinéaste qui s'est éteint
Bertrand Tavernier est mort à Saint-Maxime (dans le Var). Réalisateur, scénariste, producteur et écrivain, Bertrand Tavernier avait de multiples casquettes.
Il a également été président de l'Institut Lumière de Lyon, organisme qui veille à la conservation du patrimoine du cinéma. Aucune cause n'a été avancée pour expliquer le décès du célèbre cinéaste, on sait toutefois que Bertrand Tavernier n'avait pas pu se rendre au dernier Festival Lumière à Lyon, car il souffrait d'une pancréatite.
L’engagement, un héritage venu du père, René Tavernier, écrivain et critique littéraire qui fit acte de résistance en fondant la revue Confluences dans laquelle il publia, sous l’Occupation, Paul Eluard et Louis Arago qui trouva, avec Elsa Triolet, un abri dans la villa des Tavernier, à Lyon.
Bertrand a très vite interrompu ses études de droit pour se consacrer à sa passion : le cinéma. Installé à Paris, il fréquente la Cinémathèque, fonde un ciné-club avec des amis et publie des textes dans de nombreuses revues spécialisées, notamment dans Positif et Les Cahiers du cinéma.
Tour à tour assistant-réalisateur (de Jean-Pierre Melville), attaché de presse ou scénariste, c'est seulement en 1973 qu'il tourne son premier long-métrage dans le Lyon de son enfance, L' Horloger de Saint-Paul, adapté de l'oeuvre de Simenon.
Bertrand Tavernier laisse derrière lui une filmographie vaste et éclectique
C'est à ce réalisateur touche-à-tout que l'on doit des succès critiques comme :
⦁ L'horloger de Saint-Paul, Le juge et l'Assassin, L'appât,
⦁ Un dimanche à la campagne, Capitaine Conan ou La princesse de Montpensier...
Il a d'ailleurs été récompensé à maintes reprises pour ses différentes œuvres, dont cinq César, un prix de la mise en scène au Festival de Cannes, mais aussi l'Ours d'or du festival de Berlin ou le Lion d'or de la Mostra de Venise.
Un Homme en colère
C'est un homme de passions, donc de colères... Un militant dans l'âme incapable de garder ses opinions pour lui. Un homme engagé. A gauche, viscéralement : l'exception culturelle française, la lutte contre la double peine, pour la légalisation des sans-papiers, le respect du droit des auteurs... Assez grande gueule, il était partisan convaincu de la désobéissance civique, seul moyen de se mettre en règle avec sa conscience.
⦁ « Je me souviens que ça l’énervait quand on lui disait qu’il incarnait la relève de la nouvelle vague, l’après Chabrol, Truffaut, Godard… Après cette époque faste, il a été l’un des rares à relancer le cinéma français avec des films qui comptent, importants et didactiques écrit François Cohendy, du journal Le Progrès.
⦁ En 1990, Bertrand Tavernier poussait un coup de gueule sur le manque de passion des cinéastes. Pour lui, c'est justement cette fougue de créer qui lui permet de surmonter des épreuves dans la fabrication d'un film
A un mois de son 80e anniversaire, au terme d’un « Long voyage dans le cinéma français », titre de son dernier film réalisé en 2016, Bertrand Tavernier laisse derrière lui une filmographie riche, marquée par des œuvres cultes et sa parole d’érudit va manquer au 7eme art.
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