Hommages : Gérard Barray

D’Artagnan est mort ! « Tous pour un et un pour tous »

Le monde du cinéma français a perdu l'un de ses héros les plus emblématiques. Figure incontournable du cinéma de cape et d'épée des années 1960, Gérard Barray s'est éteint à l'âge de 92 ans. La mort de l'acteur est survenue au sein de l'hôpital Costa del Sol de Marbella en Espagne.

Un destin tracé par la passion

Vers l'âge de 15 ans, une flamme s'allume en lui : le jazz. Cette découverte bouleverse son existence et devient une source d'inspiration intarissable. Il se produit dans des cabarets, laissant libre cours à sa passion, tout en poursuivant ses études avec rigueur. Le baccalauréat en poche, il s'engage sur la voie tracée par sa mère, s'inscrivant en médecine obstétrique. Mais le destin a d'autres plans pour lui. Son cœur penche vers le théâtre, la comédie, un monde qui le fascine et l'attire irrésistiblement.

Il recherche le conseil avisé de Camille Ricard, comédienne et professeur au conservatoire de Toulouse. Elle l'encourage à poursuivre son rêve et lui remet une lettre de recommandation pour Noël Roquevert, un acteur influent à Paris. Le destin semble lui sourire, mais Roquevert doit partir en tournée. Qu'à cela ne tienne, il le guide vers le Cours Simon...

Quatre années de travail acharné et de passion le mènent à la consécration : il décroche le Prix du Jury, une récompense prestigieuse qui souligne son talent indéniable. A 22 ans, il reprend le rôle de Jean Marais dans « L'Aigle à deux têtes », pièce de Jean Cocteau, sur la scène du Théâtre Sarah Bernhardt dirigé par Edwige Feuillère.

Sa carrière cinématographique prend son envol au début des années 1960

Son physique avantageux et sa prestance naturelle font de lui l'acteur idéal pour incarner les héros valeureux du cinéma de cape et d'épée. C'est ainsi qu'il devient D'Artagnan dans « Les Trois Mousquetaires » (1961) aux côtés de Mylène Demongeot, le Chevalier de Pardaillan (1962-1963) et Scaramouche (1963), des rôles qui lui confèrent une popularité immense.
• Son talent ne se limite pas à ce genre. Il excelle également dans des films d'aventure comme : « Tonnerre sur l'Océan indien »
• « Le Tigre des sept mers » (1966)
• Grand ami de Frédéric Dard, il incarne des registres plus dramatiques comme « Sale temps pour les mouches » (1966) où il campe le commissaire San Antonio.

La fin des années 1960 marque un tournant dans sa carrière. Il se tourne vers d'autres horizons et devient promoteur immobilier en Espagne. Le cinéma ne l'oublie pas pour autant et il fait quelques apparitions remarquées, notamment dans « Ouvre les yeux » d'Alejandro Amenábar (1998) et « Sexy Beast » de Jonathan Glazer (2000).

Sa carrière fulgurante et son talent exceptionnel lui valent d'être nommé Officier dans l'Ordre des Arts et des Lettres en janvier 2010, une reconnaissance ultime de son immense contribution au monde du théâtre et du cinéma.