Disparition : Renaud Van Ruymbeke

Renaud Van Ruymbeke

Figure emblématique de la lutte anticorruption

Le Magistrat Renaud Van Ruymbeke, ancien juge d'instruction connu pour son rôle dans de grandes affaires politico-financières, est décédé à l'âge de 71 ans des suites d’un cancer. Cette disparition a suscité une vive émotion au sein du monde judiciaire et politique français.
Une carrière marquée par des enquêtes sensibles
Magistrat intègre et rigoureux, Renaud Van Ruymbeke a marqué sa carrière par l'instruction de dossiers sensibles, souvent liés à la corruption et aux détournements de fonds. Parmi les affaires les plus marquantes figurent :
·      L'affaire Urba, le dossier des frégates de Taïwan
·      L'affaire Clearstream 2 et les affaires Kerviel, Cahuzac, Balkany...

Sa ténacité et son sens de l'éthique lui ont valu le respect de ses pairs et l'admiration du public. Il était reconnu pour son indépendance d'esprit et sa détermination à faire la lumière sur des faits complexes, impliquant parfois des personnalités de haut rang. « Une vie contre vents et magouilles » titre le journal Libération.

Un homme engagé et passionné

Au-delà de son activité judiciaire, « VR », comme on le surnommait, était un homme engagé et passionné. Grand amateur de football, il était également un pianiste émérite, instrument qu’il pratiquait depuis ses 8 ans. Il aimait la culture et les arts, et s'impliquait activement dans la vie associative.
Grâce au journal Ouest France, on apprenait comment le juge Renaud Van Ruymbeke vivait ces dernières années, depuis sa retraite en 2019, il était entouré de sa famille nombreuse, auprès de ses sept enfants et nombreux petits-enfants. A ses côtés, son épouse Bernadette, également magistrate. « Ruymbeke aimait les bons repas et les heures passées sur son piano. Il avait pris sa retraite à Mordelles, près de Rennes, dans cette Bretagne qu'il appréciait tant et où cet esprit libre aimait cultiver son jardin », écrit le quotidien.

Un hommage unanime

La disparition de Renaud Van Ruymbeke a été saluée par l'ensemble de la classe politique et du monde judiciaire. Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, lui a rendu hommage à « La France perd un grand magistrat et la justice un immense serviteur », a déclaré le garde des sceaux. « Être indépendant, pour un juge, c'est d'abord ne pas avoir de souci de carrière en tête, de manière à pouvoir agir librement, confiait Van Ruymbeke au magazine Le Point. Il aura porté toute sa vie l’esprit d’indépendance de la justice.