Funérailles : Ben
L’artiste de l’écriture.
Ben, de son vrai nom Benjamin Vautier, est décédé. Le corps de l'artiste de 88 ans a été retrouvé à son domicile du quartier Saint-Pancrace, à Nice. L’annonce est brutale, presque autant que le sacré personnage qu’il était. Il a laissé un message expliquant qu'il ne pouvait pas vivre sans elle et qu'il décidait de la rejoindre. Son corps sans vie a été retrouvé à son domicile.
Les plaques aux arrêts du tramway, sa maison singulièrement décorée, les Unes du groupe Nice-Matin... occupaient une grande part de la culture Niçoise. « Je suis bouleversé, a réagi le maire Christian Estrosi, Mon ami Ben, ce formidable artiste... Hier, j’apprenais la disparition d’Annie sa femme. Ils sont réunis comme ils l’ont toujours été »
Il appartenait à l'avant-garde artistique postmoderne.
Figure emblématique de l'art contemporain, l’artiste s'est illustré par ses œuvres conceptuelles et provocatrices, souvent empreintes d'humour et de poésie. Son style unique, caractérisé par des slogans manuscrits en lettres blanches sur fond noir, lui a valu une reconnaissance internationale.
Des phrases énigmatiques…
Son œuvre intègre des univers éloignés du champ artistique, comme l’ethnisme, l’ego ou la vérité. Ses « écritures », qui allient impertinence et justesse de propos, bénéficient d'une grande popularité.
- « Je ne sais pas quoi dire »
- « Fais-moi cygne »
- « Le nouveau est-il toujours nouveau ? »
- « Que faites-vous ici ? » , ou « Mon plus grand soucis, c'est moi » (avec une faute d'orthographe)...
- « Comment savoir si c'est de l'art ou pas ? » …
Ces phrases s'immisçant sur divers supports et donnant naissance à de nombreux produits dérivés. Artiste engagé, Ben a également joué un rôle majeur au sein du mouvement Fluxus, un courant d'avant-garde qu'il a rejoint au début des années 1960 à Londres. Aux côtés de figures comme George Maciunas, il a contribué à bouleverser les codes artistiques établis, prônant l'expérimentation et la remise en question des conventions.
Blois a assumé Fluxus, beaucoup plus que Paris.
Le mouvement est né dans les esprits d'artistes européens et américains, commençant par se faire un nom en Allemagne, et se développant à New York et à Nice. Il n'arrive à Blois qu'en 1995, après la commande à Ben du fameux Mur des mots par la ville dirigée à l'époque par Jack Lang.
Le musée n'est devenu le centre mémoriel de Fluxus en France qu'en 2013, quand il prend le nom de Fondation du Doute. Il est en grande partie fourni par la collection personnelle de l'artiste. « Ici, on a l'esprit Fluxus, le MoMA de New York en est jaloux », se réjouit Ben Son influence s'étend bien au-delà de Fluxus, comme en témoigne sa présence dans des institutions prestigieuses telles que le MoMA à New York et le Centre Pompidou à Paris.
L’écriture ronde de Ben et ses phrases qui prêtent à s’interroger sur le monde et l’art ornent depuis des années toutes sortes de fournitures scolaires.
Dans sa dernière newsletter envoyée à ses abonnés, il écrivait : « On m’a demandé d’écrire comment sera la fin du monde, elle est déjà là, regardez par la fenêtre regardez la télé, regardez-vous dans le miroir et sautez par la fenêtre… ». Orfèvre du langage, Ben laisse derrière lui près de 12 000 créations artistiques.
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