Carnet

Tél 09 70 44 96 35

Un service client à votre écoute

7J / 7, de 9h à 18h (appel local non surtaxé)

517 journaux et éditions
Commandes 24H sur 24, 7 jours sur 7

Publiez un avis dans la presse

Registre des décès en France depuis 1970.
Plus de 26 millions de résultats (Insee)

En consultation gratuite

Recherchez un avis de deces

René Vautier

René Vautier 15 janvier 1928 - 4 janvier 2015
01/10/2015
Résistant sous l'occupation, cinéaste engagé, réalisateur du film « Avoir 20 ans dans les Aurès », défenseur de l'autonomie bretonne, René Vautier est décédé le 4 janvier en Bretagne à l’âge de 86 ans.
 
Il ne s’est fait connaitre du grand public qu’en 1972, quand « Avoir vingt ans dans les Aurès » a été à la Semaine de la critique, présenté à Cannes. Un film qui raconte l’histoire d'un soldat français en Algérie qui désertait après avoir refusé d’exécuter un prisonnier algérien.
 
Né à Camaret, dans le Finistère le 15 janvier 1928, ce fils d'ouvrier a mené sa première activité militante en 1943 au sein de la Résistance, alors âgé seulement de 15ans, ce qui lui a valu plus tard de nombreuses décorations. Après la guerre, il a étudié à l’Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) et en sort diplômé en 1948, section réalisation puis adhère au parti communiste.
 
En 1950, il est chargé par Ligue de l'enseignement de réaliser un film portant sur l'éducation française dans ses colonies notamment en Afrique subsaharienne. Mais René détourne la commande, évoquant une réalité méconnue dont le travail forcé, la maltraitance des autorités coloniales envers les populations entre le Mali et la Côte d'Ivoire. Le film anticolonialiste français intitulé « Afrique 50 » a été censuré et interdit pendant plus de quarante ans, et qui a valu à son auteur 13 inculpations et un an de prison. Il est libéré en juin 1952 et « Afrique 50 » a reçu la médaille d’or au festival de Varsovie.
 
Au moment où le conflit algérien a été déclenché, le cinéaste part pour l'Afrique du Nord, et tourna deux courts métrages avant de rejoindre les maquis du FLN. Il y a tourné deux documentaires, dont « Une nation, l'Algérie », et « L'Algérie en flammes ». Une collaboration qui lui a encore une fois valu une poursuite par les autorités françaises et il reste en exil jusqu'en 1966.
 
À son retour en France en 1967, il rejoint le groupe Medvedkine crée autour de Chris Marker à Besançon. Cette association destinée à promouvoir l’art cinématographique a inspiré René Vautier qui s’installe finalement en Bretagne où il a fondé l'Unité de production cinématographique de Bretagne.
 
Il a dès lors produit ses deux longs métrages « La Folle de Toujane » et « Avoir vingt ans dans les Aurès » que Louis Marcorelles a qualifiés d’un « film le plus libre, le moins conformiste que nous ayons vu en France depuis longtemps ». René Vautier a également tourné des documentaires sur les luttes ouvrières dont « Quand tu disais Valéry » en 1975 ou encore « Quand les Femmes ont pris la colère » en 1976, coréalisé avec Soazig Chappedelaine.
 
En tant que distributeur du film, il sollicite en 1972, un visa d'exploitation pour le documentaire « Octobre à Paris » de Jacques Panijel, racontant le massacre des Algériens à Paris par les forces de police le 17 octobre 1961 sous les ordres de Maurice Papon. Le visa refusé, Vautier commence le 1er janvier 1973, une grève de la faim, revendiquant « la suppression de la possibilité, pour la commission de censure cinématographique, de censurer des films sans fournir de raisons ; et l’interdiction, pour cette commission, de demander coupes ou refus de visa pour des critères politiques ». Une revendication qui a été soutenue par Jacques Rivette, Jean-Luc Godard, Agnès Varda, Claude Sautet, Robert Enrico ou encore Alain Resnais… Et le ministre de la Culture de l’époque, Jacques Duhamel cède et le cinéaste a mis fin à sa grève de la faim.
 
Faute de financement, l'UPCB ferme en 1981, mais René Vautier n’a pas cessé pour autant de tourner.
 
En 1974, il a reçu pour l’ensemble de son œuvre, un hommage spécial du jury du Film antiraciste.
 
En 1984, il fonde « Images sans chaînes », une société de production indépendante.
 
En 1998, il reçoit pour l’ensemble de son œuvre, le Grand Prix de la SCAM «(Société civile des auteurs multimédia).
 
En 2000, il a été décoré à Pontivy de l'ordre de l’Hermine, décerné par l'Institut culturel de Bretagne.
 
En 2014, il produit un film documentaire « Histoires d'images, Images d'Histoire », coréalisé avec sa fille Moïra Chappedelaine-Vautier.

Ajouter un message