Carnet : Fernando Botero

« L’artiste le plus important » de la Colombie

Connu pour ses tableaux et ses sculptures de femmes rondes et voluptueuses, celui qui fut aussi « le peintre de notre violence et de notre paix », selon l’hommage du président Gustavo Petro, a accompagné par ses œuvres tout un pan de l’histoire moderne tourmentée du pays. « Il n’est pas exagéré de dire qu’aujourd’hui est mort l’artiste colombien le plus important du XXe siècle et même de l’histoire », écrivait à l’unisson de la presse colombienne.

Pilier de l'art contemporain, Fernando Botero est décédé à Monaco à l'âge de 91 ans d’une pneumonie.

Il a captivé le monde avec son style unique, souvent appelé « Boterismo », caractérisé par des personnages aux formes généreuses et arrondies

C’est au Mexique que Botero a découvert sa voie, en s’inspirant des muralistes comme Diego Rivera ou David Alfaro Siqueiros, relate le journal El Tiempo. Avant de vivre aux États-Unis à l’époque de la transition entre l’expressionnisme abstrait et l’art pop, peu de temps avant que son talent n’éclabousse le monde entier.

En Europe, il s'est imprégné de l'art des maîtres européens tout en incorporant des éléments de l'art et de la culture précolombiens. Son œuvre ne se limite pas à la peinture, il était également un sculpteur talentueux nous rappelle le journal Libération. Ses statues monumentales en bronze ont orné des espaces publics du monde entier, de New York à Paris, ajoutant une dimension physique à son monde artistique. « Le volume est l’aspect le plus important de mon œuvre. Chez Van Gogh et Matisse, c’était l’exaltation de la couleur. Chaque peintre exalte un aspect particulier. »

Il était un commentateur social et politique

Ses œuvres abordent des thèmes variés, de la vie quotidienne en Colombie aux atrocités de la guerre. Il a été particulièrement vocal dans sa critique des injustices sociales, utilisant son art comme un puissant outil de protestation. Botero était aussi un philanthrope, faisant don de son art à plusieurs musées en Colombie et à travers le monde, dans le but de rendre l'art accessible à tous.

Son décès est une perte immense pour la communauté artistique et le monde entier. Son héritage, cependant, vivra à travers ses œuvres, qui continueront à provoquer, à éduquer et à enchanter pour des générations à venir. Il laisse derrière lui un monde un peu plus riche, un peu plus réfléchi, grâce à sa vision et à sa créativité. A Bogota, des badauds se sont rassemblés devant l’une des œuvres du maître, l’imposant Homme à cheval, à l’entrée d’un parc proche du centre historique de la capitale.