Carnet

Tél 09 70 44 96 35

Un service client à votre écoute

7J / 7, de 9h à 18h (appel local non surtaxé)

517 journaux et éditions
Commandes 24H sur 24, 7 jours sur 7

Publiez un avis dans la presse

Registre des décès en France depuis 1970.
Plus de 26 millions de résultats (Insee)

En consultation gratuite

Recherchez un avis de deces

Nécrologie : Mikhaïl Gorbatchev

Nécrologie : Mikhaïl Gorbatchev 2 mars 1931 - 30 août 2022
31/08/2022

Le dernier Soviet.

Le dernier dirigeant de l’URSS, est mort a indiqué l'Hôpital clinique centrale (TSKB) dépendant de la présidence russe.
Salué par une vague d’hommages en Occident pour son rôle majeur dans la fin de la Guerre froide et son combat pour la paix, l’émotion des réactions occidentales contraste avec la sobriété du président russe Vladimir Poutine qui a exprimé « ses profondes condoléances » selon le porte-parole du Kremlin.

Dans une famille de paysans, le jeune Micha aura été dès l'enfance déchiré entre deux mondes.

Celui d'une orthodoxie communiste pure et dure (que pratique son grand-père maternel Panteleï Gopkalo, président du kolkhoze du village), et celui d'une Russie plus traditionnelle, mais aussi plus ouverte au changement.

Le grand-père paternel du jeune Micha, Andreï Gorbatchev, est un cultivateur traditionnel, hostile à la collectivisation des terres et qui cherche à exploiter son bien en vendant ses produits au plus offrant. Cette attitude ne pouvait être tolérée longtemps sous Staline, surtout après la grande famine des années trente. Alors que Gorbatchev a tout juste trois ans, Andreï qu'il adore et admire est arrêté et envoyé au goulag. Miraculeusement ( à l'époque on revenait rarement de Sibérie), le « koulak » récalcitrant est remis en liberté au bout d'un an ‘seulement’.

⦁ A 18 ans, Mikhaïl, lycéen et tractoriste émérite, reçoit sa première décoration, l’ordre du Drapeau rouge du travail.
⦁ Muni de ce sésame, il s’inscrit en droit à l’université d’Etat de Moscou.
⦁ Au début de l’été 1950, il fait le grand saut vers la capitale. Le provincial y joue des coudes avec succès.
⦁ En 1952, il adhère au PCUS et prend la tête de l’organisation de jeunesse du parti à l’université.
⦁ Logé dans un foyer étudiant du quartier de Sokolniki, il rencontre sa future femme, Raïssa, qu’il épouse à l’âge de 22 ans et avec laquelle il vivra ensuite pendant 46 ans.

Son origine modeste et son bagage universitaire en font un candidat idéal pour rajeunir les rangs du Comité central. En 1978, il arrive à Moscou, chargé de redresser l’agriculture au niveau national. Un an plus tard, en 1979, il devient membre suppléant du Politburo, le saint des saints du pouvoir soviétique...

« Perestroïka » et « glasnost »

Depuis le décès de Léonid Brejnev en 1982, le PC soviétique a connu deux secrétaires généraux vieillissants en moins de trois ans qui sont morts à ce poste, Iouri Andropov et

Konstantin Tchernenko. Gorbatchev lance une libéralisation baptisée « perestroïka » (restructuration) et « glasnost » (transparence) pour réformer le système soviétique et réduire l’influence des vieux caciques du parti.

Le fils de paysan a effectué un parcours classique d’apparatchik pour devenir à 54 ans, le 11 mars 1985, le numéro un d’un empire soviétique alors exsangue sur le plan économique et qui était empêtré dans une guerre sans fin en Afghanistan. Des millions de Soviétiques découvrent alors des libertés inédites, mais aussi les pénuries, le chaos économique et les révoltes nationalistes qui sonneront le glas de l’URSS, ce que nombre de ses compatriotes ne lui pardonneront jamais. « Bien sûr, j’ai des regrets, de grosses erreurs ont été commises », avait-il d’ailleurs déclaré en janvier 2011.

Le 25 décembre 1991, Mikhaïl Gorbatchev s’est adressé pour la dernière fois aux Soviétiques en tant que président. Il ne cachait pas son amertume.

Prix Nobel de la paix.

Mikhaïl Gorbatchev, partisan d'une politique de rapprochement avec l'Occident, avait reçu en octobre 1990 le prix Nobel de la paix. Il dirigera l'URSS jusqu'à sa dissolution, en 1991 : « En raison de la situation qui s’est créée avec la formation des États indépendants, je mets fin à mes fonctions de président de l’URSS. Je défendais la préservation de l’Union et l’intégrité du pays, mais les événements ont pris une tournure différente. La ligne du démembrement de l’État a gagné, ce que je ne peux pas accepter. ».

Gorbatchev a remis le bouton nucléaire à Boris Eltsine (l’abus d’alcool n’est pas recommandé pour le poste) abandonnant le commandement en chef de l’armée. La Russie devient officiellement l’héritière de la puissance militaire soviétique.


Conférences, cinéma et publicité

Très engagé depuis sa chute auprès de plusieurs causes humanitaires et environnementales, il tente un retour sur la scène politique russe lors de l’élection présidentielle de 1996. Mais il ne récoltera qu’un peu plus de 1 % des suffrages.

Il se fait surtout remarquer lors d’apparitions atypiques pour un ancien dirigeant communiste, notamment au cinéma, il joue son propre rôle dans "Si loin, si proche" de Wim Wenders et dans quelques publicités : il prête son image à Pizza Hut et à Louis Vuitton.

De nombreux prix lui sont décernés au cours des dernières années de sa vie, récompensant son action dans le cadre de la dénucléarisation de la planète et de sa sauvegarde. Sa dernière apparition politique marquante date de novembre 2009, lors de la commémoration du 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin. Selon le journal La Croix, le destin de Mikhaïl Gorbatchev restera comme l’un des plus fabuleux de l’histoire. Le nom de cet homme est lié désormais à une immense révolution pacifique : celle qui amena la mort de l’idéologie communiste, la chute d’un système totalitaire, l’éclatement d’un empire et qui conduisit plusieurs centaines de millions d’hommes sur les chemins de la liberté...

Ajouter un message