Obsèques : Chantal AKERMAN
Ses dernières images traversées par l’obscurité.
La cinéaste et réalisatrice belge, Chantal Akerman est décédée le 5 octobre 2015 à Paris. La RTBF et Libération ont annoncé sa mort, qui est confirmée par son producteur, Patrick Quinet. D'après Le Monde, Chantal Akerman, qui souffrait de troubles maniaco-dépressifs, s’est donné la mort. Elle était peu connue du public, mais a influencé de grands cinéastes comme Gus van Sant, Michael Haneke et Todd Haynes...
Née le 6 juin 1950 à Bruxelles, d'une famille juive polonaise, Chantal Akerman, fille de déportée, est très jeune quand elle comprend que la technique n’est pas une fin en soi. Elle se fait alors autodidacte et elle abandonne ses études pour se forger seule : « Pour l’expression, je m’en remettrai à moi-même et pas à des maîtres ». Elle débute sa carrière à la fin des années 60 :
⦁ Son premier court-métrage « Saute ma ville » (1968), soutenue par André Delvaux, et son premier long-métrage, « Je, tu, il, elle » est sorti en 1974.
⦁ En 1977, à l’occasion de la sortie de News From Home, la cinéaste belge évoquait son goût pour la marginalité, celle de ses personnages, mais aussi celle du cinéma indépendant, libre de toutes contraintes...
Figure de proue du cinéma moderne, Akerman a tout fait avec le cinéma :
⦁ De la fiction (Je, tu, il, elle, Toute une nuit, Golden eighties…)
⦁ Du documentaire (D’est, Sud, De L’autre côté…),
⦁ De l’expérimental (Hotel Monterey, News from home, Tombée de nuit sur Shanghai…),
⦁ De l’adaptation littéraire splendidement réussie (La Captive, La Folie Almayer…), du court, du moyen et du long métrage, mêlant souvent ces divers registres en un même film
Chantal Akerman a réalisé près de 50 films, parmi lesquels son dernier film présenté en Suisse, au Festival de Locarno : « No Home Movie », est consacré à la vie de sa mère Natalia, qui est morte en avril 2014, un an et demi plus tôt, à l'âge de 86 ans.
La réalisatrice se payait le luxe de railler « la petite mascarade » du Festival de Cannes, pas tout à fait à l’aise avec le côté institutionnel et un peu conformiste de l’événement cinématographique.
Le si sombre chef-d’œuvre.
Intéressant de voir ou revoir en cette période de Covid, le chef-d’œuvre de la réalisatrice « Jeanne Dielman 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles », réalisé en 1975, sous l’angle du confinement… Chantal Akerman raconte dans ce film le quotidien à horaire fixe d’une Bruxelloise, mère d’un garçon de seize ans, veuve et encore jeune, qui se prostitue, sur rendez-vous, chez elle. La cinéaste porte attention aux gestes du quotidien, à ces rituels qui rassurent et aliènent à la fois. Comme le souligne le journal Le Soir : ... « sans sortir de son appartement, c’est la respiration du monde extérieure qu’elle fait entendre... ».
La cinéaste était hantée par des idées noires
Elle avait été hospitalisée pour dépression. Dans un hommage publié sur sa page Facebook, l'écrivain Olivier Steiner, qui était hospitalisé comme elle à Epinay a révélé que Chantal Akerman allait très mal. Il a déclaré qu’elle était géniale et qu’il l'adorait. Elle était folle, bien sûr. « Folle géniale », a-t-il conclu.
« La Maladie de la mort » de Marguerite Duras dont le film La Captive serait l’adaptation résonne aujourd’hui terriblement depuis le suicide d’Akerman, cette maladie qui n’a cessé de la tarauder, ses personnages, ses films et elle...
Dans son hommage, son producteur Patrick Quinet a souligné que c'était une grande cinéaste qui a révolutionné, par sa singularité, quelques pans du cinéma international.
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