Nilda Fernández
Son épouse russe Olga et leur petite fille ont annoncé le décès du baladin.
Sa voix aiguë et fragile ne résonnera plus. Nilda Fernández, auteur d’une dizaine d’albums studio et de trois livres, il entonnait volontiers sur scène ses deux succès phares : « Madrid, Madrid » et « Nos fiançailles », il s’en est allé sur la pointe des pieds, dans sa maison de Bize-Minervois (Aude).
Il résidait depuis quelques années dans ce village, l’auteur-compositeur-interprète, a été victime d’une insuffisance cardiaque.
Nilda (anagramme partielle de Daniel, son vrai prénom) est né à Barcelone, il grandit à Lyon et se lance dans la chanson avec cette voix unique aux tonalités féminines remarquables…
"je serai artiste jusqu’à ma mort".
Sa famille andalouse et protestante met les voiles pour la France alors qu’il n’a que six ans. Très vite, il se met à la guitare et enregistre ses premiers albums au début des années 1990 qui le révèlent au grand public. À l’époque il disait "je serai artiste jusqu’à ma mort" mais il déclarait aussi au petit journal : « Le succès peut être une catastrophe en fait, parce qu’il fait naître l’angoisse et qu’il s’évapore ».
· « Ma carrière me plaît telle qu’elle est. Je n’aurais pas souhaité autre chose. Quand j’ai commencé à avoir du succès, j’ai tout de suite repéré ce qui allait faire mal ».
· « Le succès crée une certaine pression du fait qu’il crée aussi une attente. Il faut sortir un disque qui marche, faire une tournée, et puis recommencer, sans faillir, sans s’arrêter… La peur de ne pas y arriver, de ne pas avoir le même succès ou de ne pas être reconnu peut-être paralysante et décourageante ».
Il avait été sacré Révélation masculine aux Victoires de la musique et avait aussi joué devant 15 000 personnes à Paris, en première partie de Sting. Nilda Fernandez avait décidé de sortir de l'univers des maisons de disques. Il commercialisait ses albums via son site internet depuis des années. Il chantait encore lors de nombreux concerts et depuis 2001, c’est en Russie également qu’il se produisait avec le chanteur russe Boris Moïsseev.
"Nilda Fernandez signifiait chaque mot et chaque respiration" (Anne Hidalgo – Maire de Paris). Les hommages à Nilda Fernández se multiplient, aussi bien du côté des proches que des célébrités.
· L'animateur Nikos Aliagas salue le chanteur qu'il n'a jamais cessé d'écouter depuis ses 20 ans : "Un grand homme c’est celui qui se regarde dans le miroir est restant un homme libre".
· Benjamin Biolay souhaite un « bon voyage copain à la voix d'Ange » accompagné d'un cliché en noir et blanc.
· C'est aussi le cas de Patrick Bruel, qui rappelle que « nous avions fait un si joli duo ensemble "Nunca Mas", sur l'album "Juste Avant". Nilda s'en va... Salut l'artiste ».
· Enfin, Patrick Sébastien avoue lui aussi avoir perdu « un immense artiste » et « un ami ».
Pas mondain pour un sou, artiste d'une intégrité rare, il s’était choisi un prénom d’artiste féminin et hispanique, enveloppant de mystère sa voix inoubliable. Nilda Fernández a entamé sa dernière tournée.
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